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'La Nuit du Rozier' de Jean Benjamin Jouteur




' La Nuit du Rozier '

de Jean Benjamin Jouteur



|╚ Informations ╝|


' La nuit du Rozier ' est un polar de 236 pages écrit par Jean Benjamin Jouteur.

Sorti le 5 Janvier 2020, en auto-édition chez Librinova.


Jean Benjamin Jouteur est un thérapeute et comédien spécialisé dans la prévention. Il exerce dans différentes structures et stimule l'intérêt et le questionnement du public via un spectacle interactif. Le public intervenant, Jean Benjamin Jouteur récolte de nombreux avis et témoignages. Réalisant ainsi une Joute verbale (Une joute est un affrontement entre plusieurs concurrents, dans une spécialité donnée).

Est-ce son nom ou un talent qui lui a permis d'illustrer avec tant de ' beauté ' le rapport des adolescents et la consommation abusive d'alcool ?

' Biture express ' est un fait divers dramatique. Professeur dans une école de théâtre, l'auteur a fait participer ses élèves sur l'histoire ' La Nuit du Rozier '. En cumulant la participation d'adolescents, de personnes de différents âges et horizons via théâtre, thérapie et études... est-ce possible d'en faire une bonne histoire ? Ruru vous raconte...



|╚ Résumé ╝|


Vicky est une lycéenne de dix-sept ans scolarisée au lycée du Forez. Rockeuse et rebelle, elle porte un regard désenchanté sur la société. Pour s’évader, le temps de s’inventer un soupçon de sérénité, elle tape sur sa batterie à s’en briser les poignets. Elle boit aussi, souvent beaucoup trop. Elle ne fait pas la fête, elle fuit. Elle fuit ses parents, ses copains, ses profs. Elle fuit tous ces autres qu’elle refuse de comprendre. Quand l’alcool la prend, elle guette le fugace instant d’accalmie qui la rassurera même si elle sait que jamais il ne dure. A son terme, libérée de toute entrave, elle se permettra n’importe quoi… ça lui fait peur parfois, mais ça ne l’arrête pas. Un soir de juin, malgré les rires, les jeux et les défis insensés, elle se perd dans la sombre nuit du parc du Rozier.



|╚ Comment ? ╝|


Ce qui m'a attirée... il y a plusieurs points. Tout d'abord, le résumé. Au revoir héros invincibles, élus et compagnie. Bonjour adolescents que nous avons tous rencontrés lors de nos années rebelles.

Ensuite, la couverture et le titre. La couverture est sombre, mystérieuse, résonnant en harmonie avec le titre. Cette Nuit du Rozier, nous sentons d'avance que cette nuit laissera des traces indélébiles pour un temps indéterminé.

Je vous le dis d'avance, ce livre sera dans mes prochains achats de livre broché.



|╚ Extrait ╝|


[ A quelques mètres de ma guérite improvisée, Diane ondule de sa croupe fluette. C'est une blondinette à papa total gâtée pourrie, plutôt sympa, mais pas très à l'aise dans sa peau de favorisée. Le spécimen fifille friquée qui a honte d'être jeune, blanche et riche alors que tant d'aïeux bronzés crèvent la dalle dans le quartier d'à côté. Cela dit, ses scrupules de bobo maniéré ne l'empêchent pas de se saper fashion, de jouer au tennis dans sa jupette immaculée de monter en amazone son propre cheval au haras de Civens et de faire trempette dans la piscine parentale.]


[- Seriez-vous en train d'admettre que vous êtes... Détraqué ?

- Pourquoi xxx, s'étonne xxx, vous en doutiez ?]


J'ai retiré les noms du dernier passage pour vous laisser un peu de mystère :D



|╚ Une grosse claque ╝|


Alors, pour commencer cette partie très critique commençons par un mot qui résume l'ambiance principale : woaw. Vraiment.

Plus sérieusement, nous pouvons découper ce livre en 3 Parties :

- Partie 1 -> Vicky nous offre sa vision des choses et des gens. Cela pose une base et nous permet de connaître les personnages d'une manière rafraîchissante. Tous autant qu'ils sont en prennent pour leur grade, personne n'est épargné. Après tout, enfants, ados et adultes sont impitoyables entre eux.

- Partie 2 -> La 'caméra ' passe.. que dis-je... glisse d'un personnage à un autre, on trouve des indices, on avance, on recule dans l'enquête. Où est Vicky ?

- Partie 3 -> La fin. On arrive encore à tourner autour du pot, on languit, nous savons que certains personnages savent ce qu'il s'est passé. Enfin ! Mais pour une fois... le lecteur qui en sait plus que les personnages se transforme en celui qui en sait le moins.


Partie 1. Vicky notre pseudo schizo nous dévoile son monde, ses peurs, ses angoisses, ses failles, ses forces, sa vie. Comme tout ados elle cherche une échappatoire, pas forcément la bonne. Tandis qu'elle se fait surnommer ' Pastille Vichy ' , ma tête a préféré la surnommer ' Punchline Mitraillette '. Vicky est un personnage énorme dans sa manière d'énumérer ce qu'elle pense sans filtre. Sans pincettes.

On entre facilement dans le personnage. Le nombre incalculable d'informations, de références connues ( / inconnues ) rend le récit tellement réel que j'ai du mal à me dire aujourd'hui que ce n'était qu'une histoire. Ce rythme sera gardé tout le long du roman. Néanmoins, j'ai ressenti des moments de longueur dans cette partie 1, mais l’addictivité à la lecture m'a tenue en laisse jusqu'à la seconde partie. Mais avant d'arriver à cette dite partie, je tiens à mettre un point important sur le côté ' vivant ' de tout ce qui est écrit. On apprécie chaque personnage même secondaires. Ces personnages ont tellement de charisme, sont si bien travaillés qu'ils en deviennent uniques malgré le fait qu'on peut tous, je pense, mettre un prénom de nos souvenirs sur ces types de personnalités.

Nous n'en avons pas fini avec cette Partie 1. Oui, les graines se plantent. Les indices, nos petites miettes de pains commencent à se déposer dans la forêt. L'angoisse monte, nous savons que Vicky va subir quelque chose. Et avant même d'y arriver nous avons le droit à une scène mémorable. Vicky perd pied, elle délire, elle ne possède plus ses murailles et Legolas ne pourra pas la sauver. Tout est atrocement fluide.


Partie 2. Avec une coupure fondue noir comme au cinéma, Vicky a disparue. C'est tellement bien écrit que je n'ai qu'une chose à dire sur le passage à cette seconde partie : Top top top !

Nous perdons tout contact avec Vicky. Nous ne savons donc pas ce qu'il s'est passé, si elle vit encore quelque chose, si elle souffre. Je n'ai pas compté le nombre incalculable de fois où je me suis demandée : Vicky, où es-tu ??

J'ai haï des personnages. Priscilla tout d'abord car je ne lui ai jamais pardonné son comportement lors de cette fameuse nuit. Et étonnamment la surveillante et sa mère. Pour ces deux personnages c'est surtout un ressentis personnel, elles sont trop souvent en mode : ouaaaiiiis je suis canooon oui je sais, bave homme, jalouse-moi femme, nomnomnom nonnonnon, ouiii seeexyyy c'est ça que tu te diiis, je saaaais. Enfin c'est comme ça que je les ai senties avec leurs conversations et je ne supporte pas irl ce genre de femmes, donc forcément...

Comme dit plus tôt, le passage entre le point de vue d'un personnage et d'un autre est si bien dirigé qu'on a l'impression d'être une caméra filmant une scène, passant d'une épaule à une autre. C'est tellement agréable ! De plus, il n'y a aucunes fioritures inutiles lors de la retranscription des sentiments et ressentis des personnages. On les entend, comprend. Nous les vivons.

Comme vous pouvez donc en déduire, cette Partie 2 bouge énormément. On voit l'enquête évoluer, on suit les miettes de pains. Le seul hic est qu'il y en a sur beaucoup de chemins différents et Vicky n'a pus en emprunter qu'un seul. Les suspects s'enchaînent. On joue avec notre réflexion, nos souvenirs, notre angoisse, notre empathie. Vicky... où es-tu ? Vicky... tu ne seras pas la seule victime des bêtises de cette Nuit du Rozier.


Partie 3. Nos graines sont devenues des petits plants. Et nous nous sommes perdus dans cette forêt brumeuse qu'est cette enquête. Les lieux, les descriptions nous font immerger dans Feurs et ses environs. On se croirait dans une histoire racontant une véritable enquête. Chaque référence, détail, donnée,... est développé, pensé.

Une piste ! On en voit le bout ! On va retrouver Vicky ! Malheureusement quand on pense avoir la réponse, nous sommes envoyés plus loin. Dans toute cette noirceur, l'humour est au rendez-vous ( Coup de coeur pour la scène d'Yves Pradel au radar ). Dans le palmarès des personnages que je n'ai, personnellement, pas aimé il y a la colonelle. La profondeur que je cherchais en elle aurait été plus de professionnalisme et de droiture dans ses propos.

Plus on avance, plus les pistes sont des cul-de-sac. Plus on a d'informations, plus on d'éloigne de Vicky. Entre Frustration et excitation, la chute ne m'est pas venu à l'esprit une seule fois.

C'est dans cette partie que ' le marcheur ' est devenu mon personnage préféré. Farfelu, suspect, complexe, il est juste génial !

Enfin on arrive aux dernières pages. Le saut dans le temps m'a perturbée dans sa brutalité mais il provoque en même temps un ascenseur émotionnel. Si je devais donner une image à cette coupure, je dirais que je suis au fond d'un lac et qu'en cherchant j'ai remué la vase et qu'à présent, je ne vois plus rien. Tous les personnages ont évolué de manière cohérente.

Quand enfin les réponses arrivent au compte goutte, les événements continuent. Gardant ainsi cette impression de ' vivant '. Rien ne s'arrête. La vie continue. L'enquête est close.



|╚ Conclusion ╝|


Allons droit au but, les freins que j'ai eu sont minimes et très peu nombreux : un personnage qui m'a insupporté ( mais qui prouve qu'il est bien travaillé ) et le fait que j'ai un peu déconnecté à un moment dans la Partie 1 ( et là c'est l'envie de savoir la suite qui nous garde entre les pages ).


Je recommande ce livre ! Il est travaillé, réfléchis, dynamique, prenant ! Ce n'est pas un polar barbant. Je suis sûre qu'il plairait à des personnes qui n'aiment pas ce type de roman. Car on suit l'enquête tout en suivant la vie de chacun. On se croirait vraiment dans un film qui nous réserve des tonnes de surprises et nous tiens en haleine jusqu'à la fin. Fin que je n'ai pas vu venir. Je l'ai relue deux fois. Toutes mes pistes ont été écartées comme un coup de vent dépose une feuille en bas de l'arbre. Et je ne me suis pas sentie chuter. Je ne suis pas restée sur ma fin, j'ai adoré. J'ai aimé tout le livre, son déroulé, son travail, sa fluidité, sa mise en scène.

Ce roman mérite d'avoir sa place dans nos bibliothèques.


Jean Benjamin Jouteur à un talent fou pour l'écriture. C'est un auteur à suivre !



|╚ Où trouver ' La Nuit du Rozier ' ╝|




|╚ Le radar ╝|

Le radar me permet de noter de 0 à 6 ce que je souhaite relever et noter dans une oeuvre littéraire.


Nous avons une moyenne de 8/10



Ru'

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